Concours/Conseils pour préparer le concours


(Merci à Pierre DUTOT pour ses précieux conseils)

Avant le CONCOURS


1) PRÉPARATION
Ce sont les mois ou les semaines qui précèdent le jour « J » que la préparation doit avoir lieu !
-Quand vous recevez le morceau : solfiez-le et surtout chantez le !!! Résistez à la tentation de le mettre tout de suite sur le pupitre pour le déchiffrer.
-N’oubliez JAMAIS que les notes sont des SONS ……et non pas SEULEMENT des doigtés!!! Travaillez lentement, au métronome pour peaufiner votre technique et votre oreille.
-Travaillez à l’embouchure (voire au testeur si vous en avez un )
-Les 10 jours qui précèdent le concours : emmagasinez de la « fraîcheur ». C’est trop tard pour travailler… Vous devez être prêt !! L’une des erreurs les plus fréquentes consiste à mettre « les bouchées doubles » quand arrive la dernière semaine, certains d’entre vous en connaissent les conséquences désastreuses : ils sont arrivés au concours complètement « cramés  » et ont eu du mal à terminer leur prestation. Comme pour la « chauffe », la semaine précédent le concours doit se résumer ainsi : ni vite, ni fort, ni haut, ni longtemps…Priorité à la fraîcheur (comme pour les sportifs !!!) afin d’être au top niveau le jour de la compétition.

CONCOURS-EXAMEN-CONCERT : C’EST MAINTENANT, C’EST AUJOURD’HUI !!!


2) « La CHAUFFE »(alias « warm-up »)

Faites comme les sportifs : gardez votre énergie pour la compétition !!! Quand on passe près de la salle de chauffe on est impressionné par le nombre de gens qui
jouent FORT ET AIGU !!! Ceux -là laissent une partie de leur énergie au vestiaire … et ont tous des problèmes de résistance sur scène !!!

« Chauffe » = ni vite, ni fort, ni haut, ni longtemps …


3) ARRIVÉE SUR SCÈNE

Soyez heureux de venir jouer !! SOURIEZ, ne trainez pas les pieds, arrivez d’un pas alerte et décidé.

Saluez le public chaleureusement… Toujours avec le sourire !!

Faites vous confiance, donnez vous 100% de chance de réussir… si vous avez été irréprochable dans votre préparation !

Ne programmez pas l’échec : « si je pars pessimiste je ne risque pas d’être bon !!! »

Restez maître (et non tributaire) de vos émotions… et partagez les !

4) TENUE VESTIMENTAIRE

Un musicien : on l’écoute … et on le regarde ! Un artiste sur scène doit un certain respect à son public : c est la fête ! Habillez-vous comme si vous alliez au mariage de la grande sœur ou à la première communion du petit frère, sans excès, mais aussi sans négligence !!!

« Spécial chaussures »

Il est très important pour un trompettiste de bien positionner son corps qui en réalité est son véritable instrument (le cornet, la trompette ne sont que des haut-
parleurs, des amplificateurs). Pour des raisons d’efficacité sonore et pour la « soufflerie » le poids du corps doit être placé plus sur LA PLANTE DES PIEDS que sur les talons ( les mêmes appuis que dans le sport) Il est donc recommandé
d’éviter les chaussures plates ( ballerines, tennis ou basket) qui vous positionnent le poids du corps beaucoup trop en arrière, sur les talons, ce qui entraine une perte de puissance sonore et une plus grande fatigue labiale ( on ne joue plus assez sur l’air mais trop sur le masque ).

De préférence privilégier les chaussures de ville avec un petit talon, Mesdemoiselles : profitez-en pour mettre des chaussures à talons (… avec modération ).

CORPORELLEMENT vous devez être bien sur vos appuis (sur la plante des pieds)
(écartement des pieds= largeur bassin ou épaules) les jambes « relax » et non tendues (comme dans les gradins d’un stade), les bras dégagés du corps (on doit pouvoir mettre une balle de tennis sous vos bras ) Ces deux points (bras et jambes) sont destinés à bien laisser passer l’énergie corporelle.

Un défaut très courant qui engendre souvent des problèmes techniques : LES MAINS, l’instrument se tient de la main gauche donc la main droite ne sert qu’à appuyer sur les pistons cette main droite est très souvent mal positionnée et perturbe ainsi la « fluidité digitale » .

Enfin pensez à lever votre instrument pour la qualité et la projection du son.


5) L’ACCORD

C’est l’une des erreurs les plus fréquentes et qui entraîne souvent des nuisances sérieuses !!! La première note doit être donnée par LA TROMPETTE ou LE CORNET et surtout pas par LE PIANO. POURQUOI : votre accord doit être le plus naturel et confortable possible. Or si le piano donne la première note, et si vous avez un peu d’oreille, vous allez corriger d’instinct avec vos lèvres, mais quand le
morceau va commencer vous rejouerez naturellement sans correction, donc vous jouerez faux (parce que mal accordé). Alors que si vous donnez NATURELLEMENT la
première note ( donc sans référence auditive) vous pourrez réellement entendre votre intonation et corriger en accordant votre instrument… Votre oreille fera le
reste, d’où l’intérêt de bien savoir chanter son morceau !

L’accord « positif »

La note d’accord est TRÈS IMPORTANTE pour la communication. Le jury, le public ne vous connait pas et c’est le premier son qu’ils entendent de vous !!! La
première impression est très importante (et pas seulement en musique!!), vous devez donc soigner particulièrement cette note. D’abord pour vous, pour vous mettre en
confiance, ensuite pour ceux qui vous écoutent afin de leur donner envie d’entendre la suite. Cette note doit être franche, nuance mf ou f et avec votre meilleur son possible (vous n’imaginez pas le nombre d informations que l’on reçoit à l’accord quand on est jury ) Évitez de tourner le dos au jury pour vous accorder et ne faites pas trop de notes, deux ou trois notes suffisent pour vous accorder et
donner une image positive de vous !!

6) DÉBUT

Ne vous précipitez pas sur le morceau, videz l’eau avant de commencer !
Prenez le temps de vous concentrer et de vous chanter le début dans votre tête.
Regardez le (la) pianiste avant de commencer, donnez lui le tempo et RESPIREZ dans le tempo pour lui donner le départ.

7) DÉROULEMENT (l’exécution… évitez qu’elle ne soit capitale !!!)

Si vous avez fait une faute, inutile de vous traiter de tous les noms d’oiseaux pendant plusieurs mesures, la musique continue ! Ce qui est fait est fait ! Vous ne pourrez pas l’effacer ni revenir dessus. De même que vous devez laisser le passé derrière vous, vous ne devez pas non plus penser-avant d’être dessus, anticiper le « passage difficile » qui
arrive quelques mesures plus loin. Toute votre énergie mentale, votre concentration, doit se consacrer aux notes que vous êtes en train de jouer dans l’instant, mais
rester dans l’ensemble de la phrase pour lui donner du sens et la construire, car c’est le présent qui construit l’avenir.
-TOUTE VOTRE ÉNERGIE DOIT ÊTRE DANS LE PRÉSENT, ni dans les notes d’avant, le passé , ni dans les notes trop loin après, l’avenir.

Musique = EXPRESSION et COMMUNICATION

Faites-vous PLAISIR !! Le plaisir est le meilleur moyen de lutter contre le stress à condition de savoir se l’autoriser et de pouvoir le PARTAGER.

LA MUSIQUE EST UN PARTAGE, JOUEZ AVEC ENTHOUSIASME ET GÉNÉROSITÉ !!

Respectez le texte, les nuances et le rythme.

Connaissez la partie d’accompagnement du piano aussi bien que la vôtre.

Si vous devez vider l’eau : faites le discrètement !

Si vous avez des mesures à compter, pensez à décoller l’embouchure pour vous reposer.

Si vous mettez la sourdine, pensez à tirer la coulisse d’accord et à la remettre en enlevant la sourdine.

Jouer la musique avec votre corps mais avec « sobriété » et ne « visitez » pas la scène – SOYEZ HEUREUX DE JOUER et surtout MONTREZ LE !

ENFIN adhérez à cette maxime de BEETHOVEN :
« Faire une fausse note ce n’est rien, jouer sans passion est INEXCUSABLE ».


8) La FIN de la prestation

Attendez la fin du morceau avant de plier la partition.

Ne pas vider l’eau bruyamment, de toutes les façons c’est trop tard !

Saluez le jury et le public avec le sourire.

Quelle que soit la qualité ou la médiocrité de votre prestation, évitez les manifestations démonstratives de vos « états d’âme ».


RÉSULTATS

Quelle que soit votre récompense, ce qui compte ce n’est pas votre prestation par rapport à celle des autres candidats mais par rapport à votre prestation habituelle.
Avez vous été bon, moyen ou mauvais par rapport à vos possibilités du moment ?
C’est la seule question à vous poser tout en relativisant une éventuelle contreperformance.
Il faut relativiser et mettre de la distance par rapport à l’évènement, vous ne jouez ni votre vie, ni votre avenir ! … Ce n’est qu’un épisode de votre parcours.

Il n’y a pas d’échec, simplement de nouvelles expériences dont il faut se servir au présent pour que le futur soit différent du passé : il n y a pas de problèmes, seulement des solutions.
« Je progresse de mes erreurs et je m’enrichis » -« Aujourd’hui je vais jouer mieux qu’hier et demain je jouerais mieux qu’aujourd’hui ».


PIERRE DUTOT